Nous sommes parfois confrontés à des situations difficiles et à des défis qui peuvent ébranler notre équilibre émotionnel et mental. La résilience est la capacité qui nous permet de rebondir face à l’adversité, de trouver la force nécessaire pour surmonter les épreuves et de continuer à avancer malgré les obstacles.
La résilience est la capacité d’une personne ou d’un groupe à se développer, à continuer à se projeter dans l’avenir, en présence d’événements déstabilisants, de conditions de vie difficiles, de traumatismes parfois sévères. (Manciaux, Vanistendael, Lecompte et Cyrulnik, 2001, p. 17)
Si la résilience est indéniablement influencé par des facteurs génétiques, il est tout à fait possible de la développer et de la construire. Il s’agit d’un ensemble de comportements, de pensées et d’actions qui peuvent être appris et développés.
Être résilient ne signifie pas que l’on ne traverse jamais de moments difficiles. La douleur émotionnelle et la tristesse font partie de la vie, mais la résilience est cette capacité, développée par un certain nombre de personne à rebondir plus facilement.
Les 4C de la résilience
Dans son travail sur la résilience et le stress, Suzanne Kobasa a identifié trois facteurs clés qui contribuent à la résilience d’une personne face à des situations stressantes : le défi (challenge), le contrôle et l’engagement (commitment). Plus tard, un quatrième « C », pour Connexion, fut ajouté par Salvatore Maddi, un professeur émérite en sciences psychologiques ayant travaillé sur le sujet.
Challenge (Défi) :
La croyance que croissance et sagesse naissent d’expérience difficiles. Accepter que le changement fasse partie de la vie et aborder les problèmes avec un esprit ouvert et une volonté d’apprendre des échecs. Au lieu de voir les obstacles, les échecs deviennent alors des opportunités de croissance personnelle. Plutôt que de fuir ou d’éviter les difficultés, nous devons les affronter avec courage et détermination. Les défis nous poussent à sortir de notre zone de confort, à développer de nouvelles compétences et à découvrir notre véritable potentiel.
Se percevoir comme un survivant et non comme une victime.
Commitment (Engagement) :
Être résilient signifie être profondément engagé à surmonter les obstacles et à atteindre nos objectifs malgré les difficultés. Rester impliqué et ne pas s’isoler. L’engagement envers nos valeurs, nos aspirations et nos priorités nous donne une boussole interne qui nous guide lorsque les évènements deviennent difficiles. L’engagement nous aide à persévérer, à rester motivés et à trouver un sens profond dans nos actions, même lorsque les circonstances sont défavorables.
Control (Contrôle) :
Bien que nous ne puissions pas contrôler entièrement les événements extérieurs, nous pouvons choisir de focaliser notre énergie sur ce que nous pouvons influencer et changer, plutôt que de nous laisser submerger par ce qui échappe à notre contrôle. En prenant conscience de nos pensées et de nos émotions, nous pouvons adopter une perspective plus positive, trouver des solutions créatives et prendre des mesures proactives pour faire face aux défis.
Connection (Connexion) :
La thérapie et les groupes d’entraide doivent en partie leur succès au pouvoir d’appartenance et de connexion offert par l’adhésion à une communauté. Le soutien social et le lien jouent un rôle essentiel dans la protection des individus des effets néfastes du stress. La capacité de se tourner vers les autres pour obtenir du soutien lors de moments difficiles est un grand facteur de résilience.
Le processus de la résilience
- Prendre le temps de traverser les émotions difficiles. De les digérer, tout en se ressourçant, pour ne pas aller à l’extrême et « tomber » dedans.
- Remettez en question les pensées et croyances négative.
- Donnez un sens à ce qui vous est arrivé, dans le contexte de la situation mais aussi de votre vie.
- Passez de l’impuissance apprise, à l’optimisme acquis : s’habituer à des situations hors de notre contrôle peut nous faire croire que les mêmes règles s’appliquent à des situations que nous pouvons contrôler.
Engager une spirale vertueuse
Bougez votre corps
L’exercice permet d’améliorer l’humeur en augmentant les endorphines, la sérotonine et la norépinéphrine (substances chimiques naturelles du bien-être). Bouger le corps, même subtilement, est également bénéfique. Explorez des manières de bouger qui vous apporte du plaisir & de la joie… En pratiquant votre activité sportive favorite, en bougeant calmement, en dansant, en marchant à l’extérieur ou en vous adonnant à la pratique du yoga.
Journal de gratitude
Tenir un journal de gratitude, et y écrire régulièrement ce pourquoi vous êtes reconnaissant est associé à une augmentation des émotions positives, de l’optimisme, un sentiment de connexion aux autres, une diminution de la souffrance et un meilleur sommeil. Si il vous semble difficile de trouver des sujets de reconnaissance, gardez à l’esprit que les résultats positifs de cette pratique sont associés à leurs simple recherche (Korb, 2015). N’oubliez pas, il y a toujours quelque chose de positif à apprécier : que ce soit le fait de vivre dans un pays en paix, d’avoir de la nourriture dans le réfrigérateur ou la certitude que le soleil se lèvera à nouveau, il y a des éléments de gratitude à trouver dans chaque situation.
Ancrage & connexion à la nature
Cultivez une mentalité de présence : soyez dans l’«ici et maintenant» en observant le monde qui vous entoure. Lorsque vous êtes dans le moment présent, vous n’êtes pas dans le ressassement du passé ou l’angoisse du futur. Sortez à l’extérieur et prenez le temps de savourer les détails sensoriels : lumière, sons et odeurs. Touchez ce qui vous entoure. Permettez à la beauté qui vous entoure de vous inspirer et de susciter l’émerveillement.
Connexion aux autres
Établir des liens sains, que ce soit en personne, par téléphone, ou même par messages texte ou sur les réseaux sociaux, aide à la régulation. Lorsque vous vous sentez en sécurité, accepté et compris, vous activez votre système nerveux social (une partie de votre nerf vague), et cela a un effet apaisant sur votre corps et votre esprit.
Pratiquez la compassion
La compassion est associé à une augmentation du tonus vagal, à une sensation accrue de connexion sociale, à une augmentation des émotions positives et à une diminution de la douleur chronique. Vous pouvez commencer par appliquer la compassion à vous même, puis l’étendre à un ami, voisin, des étrangers, ou même des personnes source de problème pour vous.
Écoutez de la musique
La musique permet d’accéder aux émotions, de les mettre en mouvement en même temps que le corps, et de les libérer. Elle peut être une source d’inspiration, et de motivation. Écouter de la musique relaxante peut aussi avoir un effet apaisant sur le système nerveux, réduire le niveau de stress pour favoriser un état de calme intérieur.